La majorité des lecteurs de comics sait que Walking dead est un incontournable. Une partie de ces fans avertis a eu la possibilité (nous pouvons dire chance) d’en lire plusieurs volumes et de confirmer tout le bien qu’en pensent les bédéphiles.
Après en avoir entendu parlé pendant quelques années, d’avoir été titillé à mort sur les forums par la qualité de l’histoire, j’ai eu l’occase de me procurer les deux premiers tomes et j’ai adoré. Je vous le dis, je fais parti de ce qui ont succombé à cette série noire qu’est Walking dead. Ce comic qui traite d’un monde envahi de zombies se dévore, tout naturellement. Et ce n’est quasiment pas une blague. Moi qui aime distille mes lectures le plus possible pour les savourer sur une longue échelle de temps, l’envie de connaître et de tourner les pages à chaque fois me brûlaient les doigts. J’arrivais au final à lire les 130-140 pages d’un tome en 3-4 jours, en me retenant, pour faire durer le plaisir mais j’avoue que ce fut dur.
Donc oui, cette série se dévore, les personnages se font dévorer, la société se fait dévorer, l’humanisme se fait bouffer jusqu’à la moelle et bien que l’horreur de nombreuses déviances psychologiques soient présentes, tout cela paraît tellement plausible, et c’en est effrayant.
Si vous n’y avez pas encore jeter un œil, vous pouvez à ce jour soit vous jetez sur les comics, soit la série télé qui vient juste de débuter et comprend 6 épisodes pour la saison 1 (saison 2, 13 épisodes, déjà confirmé !). Mais je ne saurais trop vous conseillez la BD que la série, tout simplement parce qu’avec 12 tomes parus en VF, vous pourrez vous engloutir une bonne parie de l’histoire.
Bon, à partir de maintenant, je spoile, donc si vous ne connaissez pas, à vos risques et périls.
SPOILER SPOILER SPOILER
Pour ma part, j’ai lu 10 tomes de Walking dead, ce qui offre déjà un bon recul sur la série et permet dans un premier temps de féliciter Robert Kirkman pour réussir à nous tenir en haleine aussi bien et aussi longtemps sur un sujet rabattu depuis de nombreuses années maintenant, les zombies ! Et comme le dit Kirkman lui-même, l’important dans son récit n’est finalement pas les morts-vivants et la façon de leur échapper mais les relations entre vivants et les sympathies ou antipathies qui en découlent et mènent parfois à des actes odieux. La question se pose toujours alors : et nous, à leur place, on ferait quoi ?
Question idiote avouons-le puisque le jour où les zombies marcheront dans la rue, les cochons feront des saltos arrière en trampoline. Mais on ose quand même se questionner, en situation désespérée, nos actes sont-ils désespérés ? Serions-nous aussi cons que ces gens qui se laissent mordre par un cadavre qui va à 5 km/h ? On a beau se dire non pour ça, pour les autres questions que soulève le récit, on est en droit de s’interroger à juste titre. Car elles sont toutes en lien avec le rapport humain : la confiance envers autrui, le partage d’un territoire, la peur de l’autre, l’émergence de la folie, l’instinct de survie. Et j’en oublie sûrement d’autres.
Tout ça dans un contexte apocalyptique où, vu le thème, il semble évident que chaque personnage peut périr à chaque tome, et vous obtenez un comic à l’addiction extrêmement forte. D’ailleurs, les coups de théâtre sont légion et certains morts vous laissent pantois parce qu’on s’y attache à nos héros ordinaires (ah quand je repense à… non, je vous dirais pas qui pour ménager le suspense mais j’avoue que j’ai vraiment cru qu’il s’en sortirait jusqu’à la dernière minute, et puis non, personne n’a pu le sauver). Faut avouer tout de même que sur toute la gamme de personnages, il y en a vraiment que 5-6 avec qui l’on voudrait continuer l’aventure encore longtemps et ce sont plus souvent les garçons je trouve. Kirkman gère plus difficilement les filles je trouve.
Variant cover du #50, sympa l'allusion aux comics de super-héros
Mais la bd n’en reste pas moins un bijou et je n’ai aucune idée de quand elle s’arrêtera.
Merci Delcourt qui nous fournit une édition qui me convient tout à fait et qui surtout, ouf !!!!, semble trouver son public et va donc continuer à être traduite encore longtemps.
Et si on parlait un peu de la série télé maintenant ?