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8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 15:30

 Fin des années 90 est sorti Cliffhanger !, un label de creator owned (Quoi, vous ne savez toujours pas ce que ça veut dire ? Mais c’est le monde du comic books ici, pas du franco-belge, va falloir apprendre ses codes) d’artistes plébiscités par le public et qui voulaient raconter leurs propres histoires.

 

Le point de départ de ses séries pour attirer son public était assez simple : Tout miser sur la couverture du premier épisode pour le feuilleter. Ah mais oui ! C’est censé être le cas depuis l’invention de livres, BD et pochettes de disques de toute façon. Exact !

Mais, dans les années 90, pour achalander le client, on a misé sur un nouveau type de couvertures : Les covers pin-up.

Initié fin années 80, début 90 par des dessinateurs professionnels dans l’anatomie féminine (Lee, Turner, Campbell,…), Cliffhanger ! a poussé le bouchon à son extrême pour la sortie de ses trois premières séries. Des filles aguicheuses à souhait qui vous poussent à vous attarder dessus. Heureusement, au-delà de la position lascive, c’est toujours le trait qui prime.

Ces covers, ça m’a sauté aux yeux. Je m’en souviens parfaitement. C’étaient mes premiers comics hors Marvel. Je n’avais plus rien à lire et le hasard offrait, dans le même temps à la maison de la presse, les numéro 1 de Crimson, Danger girl et Battle chasers chez Semic. Je vous rappelle que les trois sont une cover d’une pépé bien rembourrée. Au-delà du dessin attirant, c’est le style du dessin qui m’a attiré et poussé à les acheter (et mon dieu que j’ai bien fait). Donc les nénés bien ronds, oui oui, mais encore faut-il qu’ils soient bien esquissés.

Après, un dessinateur admet souvent en plus qu’il préfère dessiner une jolie fille qu’un mec (ou qu’une fille moche mais ça, ils le disent jamais). Donc, on a parfois sous nos yeux des reliques de vieux fantasmes post-adolescents encore mal évacués.

 

crimson1.jpg

                                                     Avec les couvertures, la démonstration est plus... éloquente.

 

Ces couvertures m’attiraient fortement, bien sûr, mais j’avais quand même une grande hésitation à acheter la bd (que je savais très différente de son aspect extérieur vendeur) par rapport au regard de ma mère ou de la caissière. C’est quand même limite érotique, surtout dans la tête d’un gamin.

Je vous jure, j’ai vraiment hésité mais le dessin intérieur et les couleurs me plaisaient tant que je suis passé outre. Qu’est-ce que je suis content, encore de nos jours, que de les avoir chez moi ces petits comic books.

 

Et c’est comme ça que j’ai vraiment découvert Humberto Ramos avec Crimson, J. Scott Campbell avec Danger girl et confirmé mon adoration pour Joe Madureira sur Battle Chasers puis, plus tard, Chris Bachalo sur Steampunk.

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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 17:16

Pour commencer 2012, parlons d'une oeuvre en 12 épisodes très réussie.

 

All Star Superman était censé être le début d’une prestigieuse ligne de titres réécrivant les plus grands héros DC par des légendes du scénario et du dessin. All Star Superman est la première série sortie, All Star Batman, la seconde. Rien depuis. Si l’on comprend que l’éditeur se soit ravisé suite à ASB, dont le dessin est la seule chose vraiment bonne, ASS, pourtant, montrait la voie à suivre. Premièrement, elle a su paraître assez régulièrement et l’équipe créative Morrison-Quitely put aller jusqu’au bout de son contrat sans que l’un ne quitte le navire. Deuxièmement et surtout, ASS se démarque par une qualité d’écriture incroyable. Si vous voulez lire de l’excellent Morrison, à la fois accessible et rempli d’une ambiance d’érudit, plongez-vous dans cette série.

 

Morrison retravaille le mythe du superhéros de Smallville, condense 70 ans d'histoire et rédige un très beau récit, parfaitement fluide malgré le flot d'informations, une prouesse scénaristique !

Il n'y a qu'à voir les trois premières planches qui racontent en huit mots l'arrivée de Kent sur Terre et le Superman qu'il est devenu. Sa genèse étant quasiment connue de tous, la résumer ainsi était très bien pensé. Hélas, ceux qui ne connaissent vraiment rien à Superman resteront confus devant cette première planche (Faites le test avec quelqu'un qui n'y connaït rien, qui sait juste que Superman est un personnage, vous verrez, ça marche très bien).

Mais à dire vrai, on s'en fout ! On se doute bien que ceux qui se penchent sur cette série connaissent les bases.

 

ass

 

Le second point intéressant est l'analogie que fait Morrison entre Superman et Hercule, chacun demi-Dieu d'une époque différente. Il lui donne 12 travaux, dixit certains personnages. Pourtant, en lisant la série, on les voit pas tous citer.

On trouve quand même :

-         Répondre à la question sans réponse

-         Capturer le Chronovore

-         Créer la vie

-         Fuir l’Underverse

-         Renverser le tyran solaire Solaris

 

On voit là aussi des comparaisons possibles entre le Hercule des temps modernes et celui de l'Antiquité. Fuir l'underverse revient à revenir des Enfers.

 

Tous les travaux ne sont donc pas dits mais, heureusement, wikipédia est là. Un bon article sur cette série vous les délivrera tous en prouvant de surcroît qu'ils ne sont pas tous cités mais tous réalisés dans la série.

 

Quitely au dessin, c'est toujours une partie de quitte ou double avec les lecteurs. Il y a ceux qui adorent son trait et ceux qui le haïssent. Je suis à moitié fan mais je dois dire que ces 12 épisodes, j'ai pris un réel à plaisir à voir son dessin.

 

Enfin, dans les éditions kiosque, une fois n'est pas coutume, Christian Grasse nous gratifie de commentaires intelligents, culturels et réellement intéressants. C'est tellement rare que ça méritait d'être noté.

 

Voilà ! All Star Superman, c'est vraiment réussi ! Vous pouvez foncer.

 

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 00:20

Batman est mort, vive Batman !

 

C’est en gros en profitant de cette maxime que Panini relança la série au numéro 1 sous le titre de Batman universe. Nouvelle série censée être accessible à un nouveau public par l’effet « Remise à zéro ».

Pas sûr pourtant que cela ait vraiment fonctionné. Bien que les numéros 1 et 2 posent les rênes de la succession de Batman, le premier récit de Neil Gaiman est du genre complexe et n’aide point le nouveau lecteur à s’immerger dans Gotham city.

Excepté l’histoire en lien avec Double Face (sur un scénario de Judd Winick) bien pensé sur l’accès à la Batcave, on remarque que les scénaristes profitent de ce nouveau Batman pour lui crée de nouveaux ennemis. Morrison invente le Pyg, Flamingo, etc. Tony Daniel sort un nouveau Black Mask avec sa troupe des faux visages ou encore le retour de la famille Falcone. Certes, beaucoup d’innovations, c’est agréable, mais un peu trop d’un coup, ça fait perdre le fil, surtout quand tous les méchants sont utilisés dans la même intrigue.

Morrison bénéficie d’une nouvelle série (il se permet même de conclure R.I.P. dans le titre phare) et continue d’utiliser son chef du Gant noir. Il poursuit ce qu’il avait écrit dans la série officielle et navigue entre la lecture facile et la lecture ardue accompagné de ses « Seven Soldiers » dessinateurs. Plutôt pas mal.

 

batman-robin-20090310030958573-thumb-500x773.jpg

 

C’est vraiment la sensation que procure Batman & Robin après ses 15 numéros VO (Batman universe 3 à 9 en VF) mais il aura vraiment fallu attendre cet épisode 15 pour que je me prenne enfin une petite claque. La revue m’était sympathique mais ne m’avait pas donné l’envie irrépressible de lire le prochain magazine jusqu’alors.

Et ça tombe plutôt mal puisque le prochain bimestriel sera le dernier de l’ère Panini avant que Dargaud reprenne le DC Universe.

Que va devenir Batman en France, c’est un peu mystère et boule de gomme.

Toujours est-il que ceux qui veulent se procurer la dernière version du justicier masqué doivent mettre pas mal de sous à leurs poches car les premiers numéros de Batman universe se vendent à des prix excessifs. Spéculation, quand tu nous tiens.

Alors, pour ceux qui veulent entamer du Batman sans se prendre la tête, la saga Hush reste à mon avis la plus accessible, sympathique et surtout caractéristique du stéréotype du comics. De l’action, des méchants connus de l’imagerie populaire sans avoir besoin d’ouvrir une BD avant, un dessin complètement raccord avec l’idée que l’on se fait du comics pour enfants et ados (merci Jim Lee) et une histoire de Jeph Loeb agréable et plutôt bien ficelée.

Oh si, puis-je aux puristes érudits de Batman, même si Loeb écrit des choses parfois simples, avec Hush, il a quand même réussi à mettre un coup de pied dans la fourmilière et ce qui a suivi découle en parti de ce fameux récit.

Donc, ne vous prenez pas la tête à payer des cent et des mille pour les derniers numéros et recherchez Hush (Silence) pour vous immergez. Après, alors, vous pourrez rattraper le temps perdu si vous en avez l’envie et les moyens en achetant les Panini Kiosque ou les Panini librairie consacré à d’autres événements très bons de Bruce Wayne.

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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 23:36

 

Superman & Batman, lancé en juin 2007, durera le temps de 20 numéros dont les 4/5 seront consacrés l’œuvre de Grant Morrison, artiste connu, reconnu et qui a promis écrire de grandes choses pour le chevalier noir.

            Avant cela, James Robinson écrivit les épisodes qui composent les quatre premiers numéros de ce magazine.

            Les événements de 52 sont passés par là et pour ceux qui ne connaissent pas, cela veut dire qu’entre Batman 23 et Superman & Batman 1, il s’est écoulé une année dans l’univers DC. Ce que l’on peut dire, c’est que tout semble retourner vers un statu quo. Gordon est redevenu le chef de la police. Cette même police qui, de nouveau, considère Batman comme un allié. Du côté des Bat-vilains, c’est aussi le retour aux sources puisque Harvey Dent, Poison Ivy et Killer Croc retrouvent leurs apparences les plus charismatiques et malveillantes.

Par contre, on peut dire adieu à Orca (mais si, souvenez-vous, cherchez-bien, époque Semic) et surtout du Ventriloque.

L’histoire déroulée en huit actes est très agréable. Les événements sont nombreux, Robinson met au final en avant un ennemi peu connu, le Requin blanc, nous montre que Batman peut engager un autre détective en cas de besoin et il finit même par adopter Tim Drake légalement (en tant que Bruce Wayne bien sûr).

Les dessins de Leonard Kirk et Don Kramer se complètent bien. L’un ne tire pas la couverture de l’autre et cela permet au lecteur d’enchaîner la lecture des épisodes sans sentir de différences de tons.

 

Batman679V

 

Numéro 5 : Entrée en scène d’Andy Kubert et Grant Morrison pour un épisode mensuel (au début, cela variera beaucoup dans les derniers numéros) de Batman.

A ses côtés s’adjoint Detective comics, jusqu’au magazine 14, qui voit principalement deux grands événements dans ses pages, la réhabilitation du Sphinx et l’arrivée d’un nouveau ventriloque derrière la même marionnette mafieuse.

Morrison, de S&B 5 à 8, nous pond un premier arc très jubilatoire sur l’existence d’un fils (pas adoptif cette fois) à Batman, enfant eu avec Talia, fille de Ras’al Ghul. Le gamin est complètement chtarbé, agressif, violent, immature, tête à claques mais surtout possède déjà de grandes dispositions à blesser sérieusement ceux qui l’empêchent de faire ce qu’il veut.

Morrison entame bien son cycle sur Batman avec un premier arc en quatre parties qui secouent bien le cocotier solidement ancré d’un héros sans famille (génétique) par l’incursion du jeune Damian. Pourtant cette histoire de Batman & Son finit un peu en nœuds de boudin à mon goût. Il faut cependant noter, qu’à côté de cela, Morrison distille dès les deux premiers épisodes les thèmes qu’il compte aborder, le Joker, Zurr-En-Arrh, les Batmen et l’histoire d’amour avec Jezebel Jet. Il manque juste une référence au Gant noir pour être complet.

            Au cours de l’épisode Batman 663, voir S&B 9, Morrison axe le récit sur le Joker et nous narre cela sous la forme d’une nouvelle. Cela procure un temps de lecture beaucoup plus long pour le même prix (ça, c’est pas mal) mais au final, lire du Morrison (déjà, c’est pas le plus facile) qui parle comme le Joker, ça rend la chose peu évidente. Au final, faut comprendre que le Joker arbore un nouveau look et reste toujours aussi allumé.

            S&B 10 et 11 : Retour à l’histoire des Batmen. Nouveau Bat-vilain, corpulent comme Bane, sadique, psychopathe et finalement aussi costaud que l’original. Avec l’aide de Robin et d’un bon costume, Batman, bourré d’analgésiques, revient dans la partie et éclate le flic bourré de stéroïdes. Un combat entre médicaments en gros. Notons que la dernière image montre sûrement le chef du groupe du Gant noir.

            Pour fêter l’épisode 666 de Batman, Morrison nous narre une histoire du futur où Damian, sous le masque du nouveau Batman, détruit le dernier des trois flics Batmen. Pas trop d’enfer pour ce 666. Au final, c’est juste une énième visualisation d’un futur, ça ne casse pas trios pattes à un canard et je ne vois pas d’indices pour le reste de l’intrigue.

            On retrouve Morrison dans le numéro 14 mais cette fois, c’est Tony Daniel au dessin. Andy Kubert nous aura livré de très belles planches de bout en bout (Dire qu’en plus, j’adore les Kubert depuis que j’ai commencé les comics en… 1997. Ils ont toujours un très bon style les frangins. Merci papa ?). Tony Daniel se débrouillera très bien jusqu’à la fin de R.I.P., ne vous inquiétez pas. On passe directement du n°666 à 672 en VF et surtout on commence la dernière ligne droite de la saga du scénariste, là où pour moi, ça commence un peu à partir en sucettes. Alors que Batounet continue de flirter avec Jezebel, il doit affronter le dernier des Batmen jusqu’à ce que ce dernier lui tire en pleine poitrine. Bam ! Le choc provoque un arrêt cardiaque à notre héros. Et là, dans les trois dernières pages, ça devient le flou total. Quelqu’un écrit ZUR EN ARRH de la main gauche et vu l’état de Batman, ce n’est visiblement pas lui qui marque cela (ou alors, y a une petite incohérence dans le dessin, c’est possible). Toujours est-il qu’en plus de ces mots mystérieux surgit Bat-Mine (ou Mini-Bat, comme bon vous semble) de sa 5ème dimension.

A ce moment, je n’ai envie de dire qu’une chose :Bienvenue dans un récit de Grant Morrison !

Ça sent l’esprit biscornu, les trucs bizarres, hallucinatoires, les textes alambiqués et l’ésotérisme cher à Morrison. Souvent, quand il commence là-dedans, moi, ça me dépasse.

D’ailleurs, ils le précisent bien à la fin de ce magazine, relisez tout Batman pour bien comprendre la série parce que là, c’est particulier quand même.

673 et 674 terminent l’arc. Dans le 673, il est vraiment ardu de savoir quel est le réel de l’hallucination. C’est très bien mais on est paumés. Heureusement, on comprend bien qu’à la fin, Batman s’est fait attraper par le dernier des Batmen et il nous explique enfin qui ils sont. L’histoire est alors très intéressante et l’idée bien trouvée. Un bon point pour Grant dans ce prologue au Gant noir.

Episode 675 : Bruce Wayne, en civil, affronte devant Jezebel un drôle de gars à 9 yeux tatoués au bout des doigts. Il n’en faut pas plus pour que la belle devine la double-identité du milliardaire. Et ça, c’est la petit touche finale de Grant pour impliquer à fond une femme dans la vie de Batman.

De 676 à 681, voivi l’arc R.I.P. ; des sous-fifres du Gant noir à têtes de bestiaux continuent d’attaquer en ville, ce même groupe envoie des invitations officielles pour une soirée et va aussi chercher le Joker à l’asile, qui s’imagine roi du crime capitonné dans sa camisole, pour le faire participer aux festivités. Au final, une fois qu’on comprend que le Joker en bourreau à la fin n’est qu’un de ses fantasmes, tout va bien. L’épisode est très clair.

Bon, le 677, ça va encore niveau compréhension. Faut surtout bien comprendre que l’homme de main du début d’épisode a blessé Batman avec une lame empoisonnée. Sinon, Morrison commence a balancé beaucoup d’idées et à mettre des coups dans la fourmilière concernant l’historique de la famille Wayne. Zur-En-Arrh commence à signifier quelque chose, un code qui, à haute voix, agit bien sur Bruce et le fait s’évanouir. Pour conclure, le gant noir envahit la Bat-cave.

Amnésique, Bruce Wayne parle avec son ami imaginaire clodo (puisque Honor Jackson semblerait être mort la veille) dans les rues de Gotham et se confectionne un costume de Batman de Zur-En-Arrh. Bat-Mite revient pour l’occase. Robin lit les journaux de son père adoptif et voit tout le bien qu’il pense de lui (y pas à dire, y a pas mieux pour se rabibocher) et Nightwing se fait battre par une nana en maillot et casque de moto customisé. La baston est tellement déroutante que nous n’en voyons même pas une image. Quant à Robin, il est occupé à taper des membres du Gant noir ailleurs. Il est quand même très bizarre que le Dr Hurt choisisse en mot déclencheur « Zur-En-Arrh » et que Batman, de son côté, est choisi, en cas de pépin, de se créer une nouvelle identité appelée le Batman de Zur-En-Arrh. Ils se sont concertés ma parole, c’est possible ! Je trouve ce point litigieux, sinon, le reste, ça va.

            679-681 : Batman est seul face à l’ennemi, seul face à ses démons, exactement ce que voulait Morrison. Jezebel se révèle être membre du gant noir et le chef du groupe crie haut et fort à tout le monde qu’il est thomas Wayne, le père de Bruce. C’est assez drôle puisque personne ne le croie mais il persiste quand même à affirmer ce mensonge.

            Damian, Talia, Gordon, Robin et les Batmen of all nations interviennent au fur et  à mesure pour aider Batman qui retrouve sa vraie personnalité au cours de l’affrontement. Le Joker s’échappe, certains membres du Gant noir aussi. Il semble que Bat-mite sorte directement de la tête de Bruce quand il était le Batman de Zur-En-Arrh.

            Au final, Batman semble mourir dans l’explosion de l’hélicoptère mais on nous rassure aussitôt à la fin du magazine. Il est bien vivant et apparaîtra dans Final crisis… où cette fois, il mourra vraiment. Super… Mourir dans les pages de propre revue, c’est sûrement devenu has-been.

 

Pour la petite histoire concernant Zur-En-Arrh, il semblerait que d’un point de vue phonétique, en arabe, ça s’entend « Va visiter l’Enfer », donc « Batman va visiter l’Enfer ». D’autres y voient en Zur-En-Arrh « Zorro in Arkham », référence à la fin de R.I.P. où Thomas Wayne parle d’une version de Zorro finissant à Arkham. Dans les deux cas, j’ai trouvé ces infos sur le forum de Buzz comics. Cependant, vu que le terme de Zur-En-Arrh date de 1958, on peut se demander à quoi penser le créateur originel quand il a trouvé cela (s’il pensait à quelque chose bien sûr). Toujours est-il que Grant Morrison a su remanier ces mots pour en extraire une idée intéressante.

On peut voir qu l’un des thèmes forts de Morrison est la famille avec d’un côté Bruce Wayne en tant que père et de l’autre en tant que fils. Les idées étaient très bonnes mais finalement s’avèrent effleurer. Une bonne confrontation explication dans les deux cas auraient été tout simplement énormes. On peut même voir les Batmen comme des frères de sang détraqués, illégitimes. C’est peut-être au final avec eux que Batman aura eu le plus d’interactions.

Il faut bien sûr qu’il nous sorte un brin de mysticisme avec Thogal, de psychologisme avec le fil rouge de Zur-En-Arrh. Résultat, à la première lecture, on est facilement déboussolé, on distingue mal le vrai du faux et on se perd dans la compréhension de l’histoire. Mais si vous avez déjà du Morrison, vous savez ce que c’est.

 

 

Pour conclure Morrison a le don pour ressortir des persos oubliés et avec Batman et ses deux versions du Batounets, il a encore réussi à retrouver des trucs bien cachés. Il en fera de même avec Final crisis.

Au-delà de relire R.I.P., il est surtout bon de parcourir internet à la recherche d’explications. Alors, une fois les infos trouvées, on peut se replonger avec plaisir dans l’histoire et voir tout ce qui vous avez échappé.

 

 

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 01:00

Comme si ça ne pouvait aller pire, donc, un nouveau criminel aux méthodes radicales faits son entrée dans le monde de Gotham. Ça se lit avec grand plaisir pourtant, on a l’impression, en jetant un regard en arrière, que l’histoire n’a pas vraiment avancé depuis Batman 11 et l’introduction de nouveau Red Hood. Coup de théâtre mis à part sur l’identité du personnage, encore une fois en écho total à la saga « Hush », cette succession d’épisodes sert à installer un nouveau anti-héros et à montrer sa capacité à gêner la nouvelle étreinte de Black Mask sur la ville. En gros, il s’avère plus fort que Batman pour destituer un méchant mais ses méthodes sont loin d’être honorables. C’est un peu comme si Batman avait trouvé son Punisher.

            Un run publié dans Batman : Legends of the dark night, met en avant le nouveau Enigma et s’avère bien sympathique puisque cela pourrait se conclure par « tel est pris qui croyait prendre », lecteur inclus.

            Gotham knights nous conte d’abord une histoire sur Poison Ivy, bien mal dans sa peau finalement la belle et pleine de culpabilité suite à des morts d’amis. Cette histoire est en écho au crossover No man’s land (à défaut de « Hush » pour une fois) et pourtant le dernier Bat-vilain de la gallerie va aussi se mêler à la fête. Une belle histoire dont l’équivalent Marvel n’est autre que Malicia des X-men. Un chouette parallèle mais une fin plus triste (même si on se doute que la fin n’est que temporaire). Gotham knights continue ensuite par une histoire centrée sur un maître chanteur qui découvre que Bruce Wayne est Batman. Cela provoque une réaction en chaîne qui mène à sa mort, assassiné par… Alfred ?! La suite est parue dans Batman Hors série 6 (qui contient six numéros de Gotham Knights) et met encore une fois en avant le personnage de Silence mais aussi Gueule d’argile. L’histoire est agréable, toujours servi par A. J. Lieberman et surtout permet de clore certains subsplots présents depuis les premiers épisodes de Panini (tout ce qui concerne l’affrontement entre Silence et le Joker).

            La saga « City of crime » du scénariste David Lapham m’a été très pénible à lire. Je me souviens que la première fois, j’avais eu beaucoup de mal avec cette histoire en 12 parties. Cinq après, ça m’est toujours aussi inconfortable, et pourtant, j’ai cette pu tout lire en quatre jours. Malgré ce fait, je reste premièrement hermétique au style de Lapham (même si j’avoue que cela m’a permis de constater qu’effectivement, un scénariste peut faire son style d’écriture au travers d’un média tel que la bd, ce qui ne semble pas de prime abord des plus évidents) et deuxièmement, je n’ai pas compris grand chose à l’histoire, à la façon dont elle tourne et à son réel sens. Seul l’épisode consacré à dépeindre Crown point m’a plu par sa présentation triste et glauque de ce quartier.

            Il y a aussi une histoire en six parties de Paul Jenkins, Jae Lee & Sean Phillips dont les premiers épisodes m’ont paru sans intérêt mais dont la fin, axée sur Pile ou Face, m’a vraiment plu et a apporté un éclairage nouveau au personnage. Bonne histoire malgré un début au diesel.

            A noter que Batman 19 est uniquement consacré à War crimes, épilogue à War games et dont le résumé de l’intrigue est : Spoiler avait-elle une chance de s’en sortir ? Histoire très sympa qui retrace les ultimes instants de War games et dont la fin dérouta beaucoup de fans de Batman et de son univers ?

 

            Pour conclure ce magazine, le dernier numéro se débrouille bien pour clore correctement le magasin, le scénariste Judd Winick profite même des événements d’Infinite Crisis pour faire la fin dont il rêvait. Au final, Batman se paye un nouvel ennemi, un ennemi qui en quelques épisodes a su se classer directement dans la top liste des pires ennemis du justicier. Il est dommage que le fait que Bruce Wayne est subie une OPA hostile (dans Batman 11) ne soit pas plus répercutée que cela au final. L’idée que le secteur Recherche & Développement ne lui appartiennent plus limite dans un avenir proche l’utilisation intense de tous ses gadgets.

            Au final, si Batman s’arrête, c’est pour mieux revenir dans une série accueillant le chevalier de Gotham et Superman. La dose de Batman sera donc deux fois moins forte mais normalement il ne restera que de la qualité. Ce qui devrait être facile puisque d’une façon globale, le magazine a toujours délivrer trois bons récits sur quatre.

 

 

Paru dans : Batman 11-23 et Batman Hors-série 6

 

 

 

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 10:42

            Voici le début d’un long crossover intitulé « War games », jeux de guerre, qui s’étale sur 27 épisodes répartis en un prologue, trois actes en huit parties chacune et un épilogue sur deux numéros.

            Panini a intelligemment édité ce long crossover puisque tous les épisodes sont bien à la suite les uns des autres (je sais que ça paraît logique mais parfois des bourdes simples comme une mauvaise chronologie arrive) et deux numéros spéciaux furent parus pour réduire la durée de publication de cette histoire de sept à cinq mois ; et cinq mois, c’est déjà long.

            Ainsi, « War games » nous entraîne au cœur de la mafia de Gotham, des clans et gangs de voyous qui font la loi dans les différents quartiers de la ville.

            L’acte I comprend la réunion de tous les chefs de gang en un entrepôt suite à un mystérieux rendez-vous envoyé à chacun par un inconnu. Forcément, plus on met de chefs de bandes dans un même endroit, plus on a de chance d’avoir des échauffourées. Et l’énervement chez un gangster se traduit souvent par quelques coups de feu sur le type d’en face. Ce qui ne tarde pas à arriver, tout cela sous les yeux de Spoiler qui suivait l’arrivée des protagonistes depuis le début.

            On le comprend vite, l’intérêt de ce crossover réside, en ce début, sur l’énumération des gangs de Gotham et leurs interactions entre eux. Rares sont les Bat-vilains présents, seuls sont concernés le Pingouin et Scarface, dirigeants eux aussi une partie de la pègre locale. La réunion des 21 protagonistes à ce rendez-vous finit en carnage et seuls huit d’entre eux survivent à ce premier tour. La mort de chefs va alors entraîner des représailles évidentes, et surtout va constituer, de la part des autres gangs, une occasion extraordinaire de profiter du chaos pour récupérer ces nouveaux territoires sans roi.

            Des unions (précaires) se créent et un degré de violence augmente dans l’acquisition de quartier puisque, cette fois, les gangs n’hésitent pas à tuer femmes et enfants des mafieux ennemis. L’acte I finit par la mort d’une lycéenne, fille d’un chef mafieux et l’allusion, par un journaliste, que sa mort est due à Batman.

           

batman-the-war-games-saga-compilation-complete-905


            L’acte II consiste à tenter de maîtriser la situation en ville, limiter les dégâts et ramener le calme. Pourtant, ça s’améliore point, surtout parce qu’en coulisse, Black Mask trame son retour sur scène. Il assassine, torture, apprend de nouvelles informations et souhaite par dessus tout devenir  le grand chef de la pègre de Gotham. Cette partie de l’histoire est très intéressante car on rentre dans le vif du sujet. Un personnage meurt, un super-vilain fait son entrée en grande pompe, Batman veut commander la police. On sait que tout ce qui se passe était initialement l’œuvre d’un plan de Batman rangé dans un tiroir et qui a été mis en application par Spoiler pour redorer son blason mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Et qu’enfin Black Mask se déguise pour mieux réussir son emprise (il est super doué en déguisement d’ailleurs) alors que pendant ce temps, les journalistes confirment cette méfiance nouvelle à l’égard des super-héros de Gotham (vous aussi, vous trouvez que ça fait un peu redite avec la fin de l’acte I ?)

 

Acte III, la police décide de tirer sur tout le monde, gentils comme méchants. Ça commence fort. Et la police sait où viser en plus puisque tous les gangs se sont réunis dans un amphithéâtre à ciel ouvert (tragédie grecque bonjour) pour écouter l’annonce d’Orpheus à la résolution de ce problème. Problème, Orpheus n’est plus et c’est Black Mask qui orchestre tout. Batman le prend très mal, continue à traiter froidement ses collègues. Quelques-uns d’entre eux commencent d’ailleurs à en avoir marre. Pour arranger le tout, Nightwing se fait tirer dessus et devient inutile au combat, Oracle se fait déloger de son horloge et Spoiler agonise, moribonde à l’hôpital. Tout ça finit dans une grosse explosion de l’horloge enclenchée par Oracle elle-même pour achever cette guerre de Black Mask contre la Bat-famille. Une fois le retour au calme, on se rend compte que toute la pègre porte maintenant allégeance à Black Mask. Il a réussi à devenir le chef de la pègre locale, comme il le souhaitait. A l’inverse, pour Batman, c’est l’échec total.

            Tout le long du récit, il apparaît froid, distant avec ses collègues, les traitant plus qu’homme des pions que des compagnons d’armes.

            Au final, il s’attire les foudres des journalistes et de la police. De plus, certains de ses collègues sont morts ou prennent congé. Batman revient à ses débuts, quand il était seul et que la police ne lui faisait pas confiance.

 

            Le crossover a beau être long, ça ne se fait pas ressentir. Tout simplement parce que chaque personnage est bien exploité et surtout la ville de Gotham est bien exploitée. Le scénario nous emmène bien dans chaque quartier, nous dépeint, nous détaille l’ensemble de la situation. L’histoire est riche, intéressante, triste et le final réussi. Ça ne peut pas être pire pour le chevalier masqué. Et pourtant…

 

 

Publié dans : Batman 6 à 10 et Batman Hors série 3 et 4

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 22:03

            Panini reprend les aventures du chevalier noir et commence son premier numéro par trois story-arc provenant de trois séries distinctes : Batman 626-630, Detective comics 791-793, 794-796 et Batman : Gotham knights 50-55. Comme dans la revue précédente de Semic, le numéro se compose d’histoires de qualité.

 

04 batman

 

            Celle tirée de Batman, titrée « As the crow flies », nous pointe la collaboration entre deux vilains de haute catégorie et montre les liens tendus entre eux. Ce n’est pas parce que l’on a le même ennemi que l’on est pour autant amis. Le scénario de Judd Winick est bien ficelé, impossible de vraiment savoir avant la fin qui manipule qui, Batman se fait balader jusqu’au dernier numéro, un monstre étrangement similaire à un des deux méchants fait sa première apparition (à savoir s’il sera réutilisé), un autre méchant est introduit à la fin, Winick joue avec le mythe du Jason Todd ressuscité et les dessins de Dustin N’Guyen colle parfaitement au récit. Une saga très plaisante à lire qui montre que le machiavélisme de certains dépasse l’entendement.

            Detective comics nous narre d’abord une histoire de meurtre, « The surrogate », dans l’enceinte d’une pop-star de Gotham avec en filigrane l’achat de l’arme assassine à un méchant froid et glaçant. J’ai eu du mal à apprécier ce récit sans vraiment savoir pourquoi, l’impression que les personnages se mélangent et que je ne sais pas trop qui est qui. Son intérêt porte sur l’apparition du Dr Leslie Thompkins, personne qui aida Bruce Wayne enfant et pour qui Alfred a toujours eu une attirance réciproque. Montrer un peu les sentiments, la vie, des personnages secondaires, même par touches très fines comme dans ce cas, ajoute du liant au Batverse. Après cette histoire, Andersen Gabrych nous entraîne dans la banlieue de Gotham, à Blüdhaven, et permet, malgré un intérêt limité à la saga en deux parties « Monsters of Rot », de présenter aux lecteurs les personnages de Tarantula, Orpheus et d’introduire Onyx. La galerie de héros est ainsi agrandie, Batman, par Orpheus, prouve quel tacticien il est, les derniers récits servent bien à poser les bases et comprendre comment s’agencent les cirminels entre eux.

            Enfin, « Pushback », dans Gotham knights, s’avère très intéressant car il continue la saga « Hush » et constitue un bon épilogue à l’histoire précédente. C’est un règlement de comptes entre Silence et le Sphinx qui dévie progressivement en récit sur les origines du Joker. Bien maîtrisé, A. J. Lieberman écrit un scénario entraînant servi par de bons dessins de Al Barrionuevo. Le scénariste nous entraîne à Star City, intègre Prometheus à l’action, nous offre une baston entre Green Arrow et Batman et en profite pour expliquer la différence entre les deux héros sur la fonction de gardien de ville. Un run auquel on accroche vraiment bien.

 

            Ainsi, il est agréable que les épisodes suivants le gros run Loeb et Lee sont aussi de très bonnes factures, « Hush » ayant surtout d’élément déclencheur au très bon baril de poudre qu’est l’univers de Batman en français.

            La suite risque d’être aussi fortement intéressante.

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 23:56

Enchaîne derrière la saga « Hush » le duo de l’excellent 100 bullets, Brian Azzarello et Eduardo Risso. Vu l’atmosphère que leur série sait procurée et la qualité de l’histoire, on devine s’attendre à une bonne ambiance polar qui va si bien à la ville sombre de Gotham City.

Le scénario correspond effectivement à ce que l’on pourrait penser, rien que le titre du run confirme cette idée : « Broken city », traduit par « cité brisée ». Brisée comme Batman qui s’en prend plein la gueule, brisée comme son traumatisme qui ressurgit à la vue d’un événement qu’il connaît trop bien, brisée comme les dents de Killer Croc à multiples reprises, brisée comme la linéarité classique d’une histoire de meurtres.

Voilà une bonne histoire de polar qui tranche complètement avec la saga précédente. Bien que Killer croc apparaisse dès le début, Azzarello commence son intrigue par ce qui le caractérise le plus, les petits voyous, pseudos-losers, la petite frappe, des escrocs inconnus de Gotham City et au milieu de tout ça, une jolie fille. En six épisodes, il a le temps d’édifier parfaitement son décor, de nous y perdre et de finalement intégrer quelques bat-vilains qui servent à la résolution de l’énigme.

Il joue intelligemment avec la psychologie de Scarface, redonne visage plus « humain » à Killer Croc tout en faisant un vilain facile à appréhender, intègre le Pingouin au récit et s’offre le Joker en final.

Broken city, publié dans Batman 9 à 12, est une bonne histoire qu’il est bon de lire d’une traite pour tout piger.

 

250px-Batman 620 cover

 

 

Puis, Batman 12 à 13 nous introduit le retour de Supergirl dans le run en six parties « Supergirl from Krypton » paru dans la série Batman/Superman. Le scénario est de Jeph Loeb et le dessin du regretté Michael Turner. Les épisodes restants ont été publiés dans la série Superman (Panini version) 2 à 4. Panini n’a pas voulu poursuivre l’histoire dans le magazine Batman, comme l’avait fait Semic.

L’histoire est sympathique. On connaît déjà la fin mais pour le plaisir de voir Big Barda et d’en apprendre un peu sur le monde d’Apokolips, c’est idéal. Quant au dessin, si vous aimez le style de Turner (moi, j’aime), soyez ravis, c’est comme d’habitude et les couleurs sont toujours signées Peter Steigerwald.

 

 

 

Batman 581 à 584 : Ed Brubaker nous sert une histoire sympathique mais les dessins de McDaniel rebute toujours à la lecture.

 

 

Après, Semic a passé le flambeau à Panini et les magazines sont parus de nouveau au numéro un avec de nouveaux runs.

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 22:08

Le justicier de Gotham City revient en France en février 2003 à l’occasion de l’épisode Batman 608 qui accueille une nouvelle équipe créative hors-pair : Jeph Loeb et Jim Lee. Pour célébrer la chose et rallier le maximum de personnes à la cause, Semic lance Batman 1 à l’occasion du festival d’Angoulême et surtout vend le premier épisode au prix d’un euro ! Autant dire que beaucoup d’ingrédients ont été réunis pour que la sauce prenne dès le début. L’univers DC ayant toujours eu du mal à s’implanter en France, il fallait que la mayonnaise soit montée dès le premier coup de fouet. Et l’opération a été un succès, car au-delà de la campagne marketing habile, Semic savait que le matériel fourni par les épisodes suivants était de très bonne facture et qu’il aurait été dommage de priver les fans de comics de cette aventure, de la saga « Hush » ! ("Silence" en français).

Jim Lee, véritable incarnation de l’esprit des années 90 de l’industrie du comics, est, depuis ses X-Men, hissé au rang de star du dessin, à juste titre d’ailleurs, capable de transformer n’importe quel titre en or massif par son trait attractif.

Jeph Loeb, scénariste très connu des fans, a écrit quasiment sur tous les personnages, DC comme Marvel. Cependant on sait son talent inégal mais il s’est déjà exercé sur Batman à deux reprises avec son ami Tim Sale et nous a sorti de forts bons récits. Sa prestance sur le Batverse porte donc à avoir une grande confiance sur l’histoire qu’il souhaite nous conter, en 12 épisodes.

 

batman-hush

 

Je ne vais pas vous faire une critique épisode par épisode, comme pour ASB. L’arc étant achevé, il est plus facile de parler de l’ensemble. Pourtant, j’ai envie de dire que dès le premier épisode, on voit la structure du récit venir : Un épisode, un personnage du Batverse, et souvent un méchant. Pourtant, ici, contrairement à ASB, l’apparition de nouveaux personnages au récit ne fait pas mal à la tête et ne consiste en aucun moment à du remplissage par une baston contre un Bat-vilain. Chacun impliquant le fait d’une manipulation par un être supérieur, le fameux homme bandé qui apparaît ombré dès le second épisode.

Cette succession inscrit un bon rythme à l’histoire mais il n’y  a pas que ça. Loeb introduit un nouveau personnage, ami d’enfance de Bruce Wayne. Lee use d’ailleurs d’un style différent pour les parties flashbacks et ajoute une corde sympathique à son arc. L’intégration de Thomas Elliot est parfaitement crédible et ne vient pas gêner le reste du passé de Wayne, ce qui ne doit pas être forcément facile. Mais surtout, Loeb amène un nouvel ennemi terriblement méticuleux et prévoyant, manipulant autant les méchants que les collègues de Batman. La liste des intervenants est d’ailleurs longue pour 12 épisodes : Killer Croc, Catwoman, Poison Ivy, Huntress, Oracle, Talia Head, Superman, Harley Quinn, Joker, Double-Face, Nightwing, Le Sphinx, Ra’s Al Ghul, Gordon, Robin, L’épouvantail et Clayface, ça en fait du beau monde, pourtant ça s’enchaîne parfaitement.  Loeb bouleverse aussi les relations entre Bat’ et Catwoman, fait ressortir la puissance mentale d’un perso à la toute fin et sème des graines qui inspireront directement des histoires futures, histoires qui auront un bel impact dans l’univers de Gotham.

Loeb joue avec le lecteur, dès le troisième épisode (ROBINS affiché) et là où le scénario est plaisant, c’est qu’il invite à la relecture, que ce soit le temps d’un épisode (Batman 618) ou de la saga entière une fois le dernier numéro lu. Surtout, Loeb nous laisse dans le flou jusqu’au dernier épisode. Et Dieu sait qu’on a vu des scénaristes incapables de résoudre toute leur intrigue correctement en 22 pages. Sur ce coup-là, pas Loeb. Tout devient clair dans l’ultime partie et l’envie de reprendre des passages pour vérifier les dires se fait grandement sentir.

              Le dessin est une parfaite réussite, l’histoire se lit, se relit et se re-relit avec plaisir. Hush était la saga idéale pour réintroduire Batman en France.

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 22:50

Depuis février 2003, les français peuvent avoir le plaisir de lire Batman en VF, notamment grâce à Semic qui eut la bonne idée de traduire la saga Hush de Jeph Loeb et Jim Lee, sentant la bonne pépite que DC sut former. Panini reprit le flambeau de l’homme chauve-souris et pérennisa, non sans difficulté, le mythe de Bruce Wayne jusqu’à aujourd’hui. Preuve en est les premiers numéros de Batman Universe dont les prix d’occase dépassent le tarif original de la revue.

            Ces prix sont-ils le signe d’une revue à la qualité exceptionnelle ou juste le fait de spéculateurs ? Pour répondre à cela, rien de mieux que de revenir sur toutes les histoires publiées depuis 2003 et d’analyser leur qualité.

 

            Pour commencer, prenons l’exemple d’All star Batman. Je la choisis comme introduction bien qu’elle soit postérieure à Hush car elle révèle de nombreuses facettes du monde éditorial, de celui des fans ainsi que celui des revendeurs.

            Initiée en février 2006 sous la contrée hexagonale et sortie à l’occasion du festival d’Angoulême au moment où Jim Lee était invité, cette série avait tout du blockbuster. Quasiment trois ans plus tard et avec dix numéros à son effectif, il symbolisera l’excellence du pétard mouillé.

            Imaginez, Frank Miller au scénario, un des hommes phares de l’image de Batman, et Jim Lee au dessin, son nom seul suffit à vendre, réunis pour raconter leur version du justicier de Gotham City. Le cocktail, sur le papier, est réussi. Mieux que cela, malgré les retards, il tient et parvient à pondre dix épisodes. Alors qu’est-ce qui cloche ? Frank Miller, tout simplement.

            L’édition française n’arrange pas la chose en modifiant le titre de la parution pour le loger en alternance (si possible) avec All star Superman dans la nouvelle revue Superman Batman Hors série.

 

            L’histoire débute pourtant pas trop mal. Miller incorpore Vicky Vale à son récit et fait ainsi ressortir une figure du passé dans sa version. Le dynamisme est bien là, on rentre tout de suite dans le récit avec Dick Grayson, futur Robin, en première page. Bien que le jeu de répétitions présents toute la première partie ne fonctionne pas et tente à penser qu’il s’agit d’une facilité et d’un flegme de l’auteur, l’histoire est intéressante. On sent cependant que dès le début, Frank Miller fonce dans ses archétypes avec une Vicky Vale femme fatale et des forces de l’ordre au tempérament milicien.

            Quant à Jim Lee, il n’y a pas grand chose à dire. Son travail est excellent sur ce titre. L’encrage et les couleurs sont toujours assurés par ses compères Scott Williams et Alex Sinclair, qui lui assurent une harmonie graphique depuis plusieurs années.

            Dès l’épisode 2, on note que Frank Miller veut casser le code du bon justicier froid qu’est Bruce Wayne. Son rire malade nous fait penser immédiatement à son rival Joker et prône la folie de l’homme. Dick Grayson s’en tire comme le vrai héros de l’histoire, celui qui doit faire avec, subit les événements et dont l’esprit est clair.

            L’épisode 3 est presque entièrement centré sur la plantureuse Black Canary et, à part nous montrer que c’est une femme forte, il n’y a pas grand chose à ajouter. L’atmosphère est crue, dépravée, miteuse et on se demande comment une femme de cette trempe a pu passer un peu de temps à servir des nazes dans un bar pourri. Miller fantasme encore sur sa version de la femme. Pour les connaisseurs de Sin City, le goût de redite est évident. Les deux dernières pages me posent un problème d’anachronisme. Miller introduit Superman dans le récit (dont ses seuls mots se résument à « Merde », c’est dire si d’emblée il casse l’image du super-héros tout lisse) en voyant un avis de recherche sur le jeune disparu Dick Grayson. Ça a lieu 15 heures avant le tour en Batmobile du gamin. Ce qui voudrait dire en gros que Batman lui fait faire un tour de voiture depuis 12-13 heures. S’il foire déjà des contextes de temps aussi simples que celui de la journée, je ne trouve plus trop cela engageant. À part cela, Superman a l’air plutôt méchant et Lee fait ressortir un petit côté démoniaque.

Enfin, cet épisode ne développe pas l’histoire en cours mais se plaît juste à introduire Black Canary.

            Mais c’est quoi ce binz, alors que je viens juste de dire que Sup’ semblait avoir une prestance, quelque chose, voilà que Miller, dans l’épisode 4, le transforme en toutou de Batman et le rend complètement insipide, comme s’il avait changé d’idée entre l’écriture de ces deux épisodes. Sinon, Vicky Vale est mourante et après 4 épisodes, on commence à s’en foutre un peu. Son séjour à l’hôpital ne va pas durer encore 3 autres épisodes j’espère.

Black Canary, vu précédemment, n’apparaît point. Superman confirme qu’il ne sait dire que « Merde », Dick pense toujours que Batman est un con (et il aurait tort de penser autrement) et Alfred reste le Alfred de l’histoire original, serviable et plein d’empathie.

Jim Lee nous sert une Batcave bien sympa. Heureusement, ces dessins sont toujours aussi agréables.

            Épisode 5 : C’est au tour maintenant de Wonder Woman de rentrer dans la partie. Encore plus fatale que les précédentes héroïnes, encore plus déterminée et beaucoup plus violente dans sa façon de penser. Pour le fun, Plastic Man et Green Lantern sont aussi de la partie mais ils restent désespérément insipides. Superman retrouve de sa superbe et finalement Batman n’apparaît qu’à la neuvième page. L’histoire confirme sa violence et sa folie. Ce qui ne plaît pas à la Ligue de Justice d’Amérique qui compte bien redresser les bretelles à l’homme chauve-souris. Pendant ce temps, Grayson joue avec les armes blanches de la batcave.

            Les choses se mettent enfin un peu en place dans ce sixième épisode. On retrouve Vicky, qui va beaucoup mieux. Son rôle va-t-il s’épaissir plus tard par contre ? Pas simple à savoir. Black Canary rentre en piste, devient justicière et croise Batman. À côté de ça, Frank Miller ne peut s’empêcher d’encore ajouter un personnage, Batgirl. Ça commence à faire beaucoup de monde pour si peu de numéros. Attention à ne pas se perdre en voulant en faire trop.

            Avec les épisodes 7 et 8, la sauce prend enfin. Bien que l’épisode 7 soit rapide, baston, grands plans et sex on the pier (si, si, je crois que c’est ce que veut connoter Miller et Lee, ou pas, difficile à dire, j’avoue). Batman arrive enfin à capturer le tueur et l’amène sur un plateau au petit Dick qui choisit comment cuisiner son plat, à froid ou à chaud. Au final, tout ça pour nous faire le coup du grand méchant commanditaire caché dans l’ombre. Bien sûr, ce ne peut qu’être le Joker.

            Avec un gros tatouage en plus de dragon dans le dos et sur son bras droit, le Joker commence plutôt bien l’épisode 8. À la fois très méchant et finalement, depuis quelques temps dans l’univers classique, très traditionnel. Son image de psychopathe est maintenant fortement ancrée dans l’inconscient des fans de pop culture et bien que Miller tente de le rendre horrible, il n’est que le reflet que les fans du Batverse porte à ce personnage. Cet épisode bouge enfin sinon. Dick se fait un costume, Batman lui donne un nom. Selina Kyle apparaît et Green Lantern passe pour le plus crétin des super-héros. Miller continue à jouer sur la galerie des personnages mais bizarrement, ça passe mieux maintenant. Et surtout, on se demande pour la première fois ce qui se passera au prochain épisode. Après 8 numéros, il était temps. PS : Miller a enfin introduit des svastikas dans le récit. C’était bien la dernière chose de Sin city qu’il n’avait pas encore repompé pour ASB.

            L’épisode 9 fait plutôt mal. Imaginez que le seul personnage normal à ce jour, Robin, se révèle le plus meurtrier de tous. C’est ce que nous montre Miller dans ces 22 pages où face à Green Lantern, Dick Grayson est submergé par l’adrénaline d’un combat trop facile et commet une grosse erreur de jeunesse. Épisode intéressant où Bruce Wayne se révèle sous le masque de Batman et où sa folie disparaît en même temps que tombe la cagoule de cuir. Vrai rythme, une planche de Lee au style purement Miller parfaitement réussie, des adieux au passé. Robin naît vraiment et le Joker est dans la ligne de mire des deux héros…

            Hé bien non, même pas ! Faut passer avant au chevet de Catwoman pour ce dixième épisode. Black Canary et Batgirl prennent le reste d’espace disponible et l’intrigue n’avance pas d’un pouce. Ça sent vraiment l’arnaque tout ce barouf quand même. Au final, toujours pas de confrontation avec le Joker et des personnages secondaires intégrés dans le récit pour mieux en ressortir sans passer par la case « utile au développement de l’histoire ».

 

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            Enfin, j’avoue, je dis tout ça alors que la mini-série n’est pas terminée. Qui c’est, leurs rôles se gonfleront peut-être vraiment à l’avenir, avenir incertain d’ailleurs. Il paraît que la série compterait au total 16 épisodes. On verra bien. Pour l’heure, ça fait belle lurette que rien n’a été publié.

 

            Pour conclure sur l’expérience ASB, c’est plus pour les dessins léchés de Jim Lee que pour le scénar’ de Frank Miller que l’on y jettera un œil. Lire tout All star Batman d’une traite reste finalement la meilleure approche pour apprécier un minimum le récit, un peu comme avec du Bendis. Décompresser, c’est bien pour le scénariste parce que ça lui fait moins de taf mais il faudra beaucoup, beaucoup plus de pages pour réussir à accrocher le lecteur. Attention toutefois à ce que l’accroche ne dure pas trop longtemps et que tout le monde ait quitté le bateau au moment où ça bouge vraiment. Le monde n’est pas un TPB.

           

Disponible en français dans :

-         All star Batman 1

-         All star Batman 2

-         Superman Batman Hors série 3

-         Superman Batman Hors série 4

Superman Batman Hors série 6

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